Nulle trace de vent.
Le feu de l’été assiégeait de cigales le sentier des thurifères.
Chaque pas entêtait de rêves la feinte fugue des rochers et, par la plus infime anfractuosité puisant un souvenir d’eau, l’ami genévrier distillait la lumière
comme lui toujours jeune –
car l’Eternel lui fit la promesse d’infuser son humble bois de paradis.
L’âme accolée, doigt contre écorce et la bouche embaumée, nous auscultions nos désirs de sagesse. Au promeneur qui par le soleil des pentes délabrées eût égaré l’oreille, notre dialogue sans doute eût chanté un doux air d’après-vin ou bien d’insolation.
A ma voix se balançait le silence de l’arbre.
Depuis, bien qu’écartelés de cieux contraires, nous coïncidons comme style et cadran au fronton de midi : il donne son parfum et moi juste de quoi, par-dessus l’empan de l’exil, en étirer la joie.
Source de l’image (un genévrier thurifère du Maroc)
“A ma voix se balançait le silence de l’arbre”
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Exactement.
Merci (pour tes mots et le soleil, et l'arbre sur la terre rouge = nourriture essentielle à ces jours gris du coeur)
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Merci de ta lecture. Pendant que l’hiver te travaille, le Sud me remue les entrailles. 🙂
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Je vois, je comprends. Le Sud est dans tes mots si vif que cela t’aide peut-être à supporter l’empan de ton exil (?)
Moi je veux l’océan et les grands vents. Du sel et la bruyère. Ou bien le sud aussi.
Bref ailleurs. ( hem 🤔)
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😀 Oui, je comprends aussi ! Tu as très bien décrit comme la pluie vient nourrir le fleuve des larmes. Trop c’est trop.
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Non mais.😅
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J’ai découvert ce texte hier soir,
il est éblouissant, et vient bousculer monsieur “Hiver”
C’est comme si le printemps pouvait attendre et laisser place nette à sieur été.
Je cherchais presque l’ombre, ton récit fait du bien
Merci
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Merci beaucoup Corinne ! Je suis heureuse que ce poème t’ait plu. 🙂
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