Fenêtres ouvertes sur la nuit
blancs lampadaires
jetant plus d’encre au ciel
Une étoile perce ma myopie
Le plaisir vient trop tôt
comme la saison
Vois
le printemps replie le linceul de l’hiver
et sa respiration fait une rumeur
comme en ce poème où sur la palme chante
la mélancolie d’un vieil enfant
(La fenêtre est en haut, et du monde
on n’aperçoit que le dos de solitude)
La nuit affaire son aiguille autour des lampadaires
tricotant les sommeils
noire, et bienveillante
et sans me regarder
d’un geste m’invite
à m’installer
Soudain mon souffle manque
mon coeur explose
les années s’encastrent dans ma gorge
trottoirs éparpillés de soleil
platanes cours d’école et le ciel amical
collines farandoles et jetés sur le Rhône
des ponts – éclats
colères d’août
Pauvre vie que la mienne
Pauvre peau que le temps
Car cette nuit ma soeur
– si longtemps une enfant –
déplie le linceul de notre jeunesse
essuie larmes et sang
et en couvre son premier-né
Première nuit de Xuan, Printemps
Je passe, entre fiche de grammaire et explication de texte, saisie par le titre du poème! Première promenade en zone libre pour moi, et qui annonce une prochaine liberté (1 ou 2 mois, c’est selon) et… je suis vraiment bouleversée par ce que tu écris et qui résonne si fort en moi. Ta langue est magnifique, touche si juste. J’en pleure silencieusement. Et puis, je lis la belle nouvelle. J’imagine le bouquet d’émotions. Bienvenue au monde – enfant, parents, tante, cousins … (chacun entre quelque part) ! Mes pensées et voeux volent vers votre famille.
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Merci beaucoup Clémentine ! Tes mots me touchent. Comme toi je suis en semi noyade permanente cette année (et cette semaine est particulièrement terrible), et je te souhaite bon courage, bonne chance!
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C’est une bonne chose
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