Sur la soie de ta peau sous tes iris de lierre
Transhume un flot d’étoiles
Si j’afferle une voile
Et déploie son appel au mât de mes prières
Conduira-t-il ma course au havre des désirs
Et si sur ma boussole
L’aiguille en vain s’affole
Auras-tu l’impatience de me secourir
La mer est écheveau de rêves solitaires
Et si à trop sonder
J’éteins l’éternité
Regarde-moi sombrer docile comme pierre
Mais je vogue sans ancre et mon amour aptère
A dépouillé l’espoir.
Me voici pour un soir
Sur la foi d’une peau et de deux iris verts
J’aime le rythme de ce poème et ses images parfois surprenantes. C’est très vrai “l’amour aptère” … même quand on croit qu’il donne des ailes.
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Merci beaucoup ! Je suis heureuse qu’il vous plaise !
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Très beau. Incarné et intime malgré ses métaphores qui le voilent à peine, le voilent pour révéler.
Je retiens comme une parole soeur qui résonne muettement en moi :
“Et si à trop sonder
J’éteins l’éternité
Regarde-moi sombrer docile comme pierre”
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❤ Parole soeur…
Merci Joséphine.
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“L’impatience de me secourir”, si vrai, ces inversions suprenantes qui donnent sens.
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Tout comme Joséphine…
“La mer est écheveau de rêves solitaires
Et si à trop sonder
J’éteins l’éternité
Regarde-moi sombrer docile comme pierre”
Risque des profondeurs regardées de trop près. C’est un écho sourd qui se fait dans le ventre… Merci Quyên, de ta poésie, musicale et classique, et neuve à chaque vers.
J’aime tant que la fin se rende au corps donné du soir, à la chair qui sauve, à la bouée des âmes enfoncées dans les mots, noeud sacré de l’amour.
Tant de choses à dire sur tes vers que je me tairai car sa chair est la seule qui vaille.
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Pour ma dernière phrase je voulais dire “leur chair” (celle de tes vers), bien sûr.
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Merci de ta lecture si sensible aux vibrations du texte. Mon poème a de la chance d’être ainsi lu. La chair qui sauve, oui, précisément, en l’absence d’un salut supérieur. Merci…
Au sujet de la forme classique, c’est vrai que ce sont des vers traditionnels qui me viennent en ce moment, je ne sais pas pourquoi. Le vers libre vient souvent quand j’ai quelque chose de plus cru à dire.
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On peut être classique sans répéter personne. Entre le vers libre et le mètre bien formel, il semble il y avoir un accord tacite. Je ne sais pas si je me trompe, mais chez Eluard et Apollinaire notamment, j’ai l’impression que l’alexandrin, notamment, est toujours utilisé pour dire l’universel, à l’évocation de grand sujets lyriques. Le vers libre épouse les images pleines de surprises, les associations qui nous surprennent comme un vent frais, le monde plus cru aussi… L’équilibre entre les deux me touche tellement, d’ailleurs, qu’Eluard est mon poète de chevet.
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Très souvent, d’ailleurs, il m’est arrivé de ne pas immédiatement reconnaître l’alexandrin chez Apollinaire. Il déplace les accents, déséquilibre le vers, le rend tout frais tout neuf. Le bel Eluard va bien à ton écriture, je trouve ! 🙂
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C’est vrai qu’avec Apollinaire, c’est toujours “je suis là où vous ne me cherchiez pas”. Et de temps en temps, paf, un beau tétramètre – qui sonne du coup comme un trésor et que l’on retient.
Ce que tu me dis à propos d’Eluard : je crois que je suis imprégnée de lui depuis 10 ou 12 ans. Il m’habite un peu, je crois. Et si cela s’entend… ô, j’en rougis de plaisir!
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🙂 A cet âge-là, j’ai commencé à lire tout ce que je trouvais de Le Clézio – mon Dieu, quelqu’un qui parlait ma langue pour moi. Bizarrement, je n’ai pas continué de le lire plus tard, et il y a maintenant un tas de livres de lui que je n’ai pas lus. Il n’est pas venu habiter mon écriture, mais la source de cette écriture.
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Le Clezio si contemplatif…. Je l’aime (mais surtout par extraits, c’est fou, j’ai plusieurs auteurs que j’aime intensement, par extraits!)
Eluard est toujours là, ses mots résonnent à l’intérieur de moi. C’est une véritable compagnie…
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“J’éteins” et “j’étreins” sont si proches… Cela me fait penser à “Aube” de Rimbaud, tu dois voir pourquoi…
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“N’en jetez plus” direz vous peut-être.
Je me tais donc (mais n’en pense pas moins).
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Merci Aldor !
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