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A Koshu
Novembre grisonnait embué
Et l’automne ployait
Trop tendre tôt dissout
Droits comme midi se dressaient
Ton corps et ton pinceau
(Quant à l’autre bras de la croix
C’était l’encre allongée dans sa pierre)
Tu ne dis que ceci :
La ligne révèle qui nous sommes.
Traçons-la
Comme le sabre son destin
Plus leste que le sang
De fourreau clair en fourreau pur
L’encre jaillit
Alors je vis
Dans la vibration de ton arc
Suspendue la déroute du fleuve
Et l’aval et l’amont les doigts joints sur la rive
De la feuille surprise
Y faire éclore les songes du vide :
Une écaille, une aile, un soupir
L’éclair noir d’une vie
Pupilles par où Dieu nous désire
L’œuvre du calligraphe
N’est pas ce que signe le sang de son sceau
Mais l’élan même de la terre au paradis
*
Peut-être devrais-je préciser que ce poème a été refusé par la revue La Piscine. 😉
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D’accord, ils publient Joséphine, mais ça n’est pas une raison (vraiment pas, plutôt l’inverse d’une raison) pour refuser ton poème.
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Haha, tu es gentil, Carnets. Ils ont la gentillesse de dire qu’ils choisissent « en toute subjectivité ». Ce poème leur a été envoyé avec deux autres et le thème était l’éphémère et l’éternel. 🙂
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Tu veux que je te dise encore, l’éphémère, c’est ce sont ces gens et cette revue, l’éternel c’est toi. C’est antinomique. Faut essayer d’autres gens, des intelligents… Mais c’est pas simple à trouver.
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“Trouver d’autres gens, des intelligents” : que tu me fais rire ! 😀 Merci Anne ! ❤
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Ils sont fous ou quoi, ces gens de la Piscine ? Déjà, le nom n’est pas crédible pour une revue de poésie. Essaie les maisons d’édition de chez nous : c’est tellement beau ce que tu écris, tellement fort et dis-toi que les gens qui ne savent pas te lire sont des cons finis ! Voilà, je l’ai dit.
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Oh merci Anne, tu es adorable ! Je crois que dans cette piscine tous les genres de textes peuvent plonger, pas seulement la poésie. Je suis en train de travailler à un petit recueil et j’irai explorer les maisons belges aussi. Je ne me fais pas d’illusion mais il faut essayer – on écrit aussi pour être entendu. Merci beaucoup de ta gentillesse et ton soutien ! 😊
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“on écrit pour être entendu”
Et ce que tu écris mérite de l’être !
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Merci beaucoup Martine ! ❤ Et merci pour le partage de poèmes sur ton site, j'ai beaucoup de plaisir à faire des découvertes grâce à toi.
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Ton poème est trop bien pour eux. Voilà.
Il “balance” au même rythme que le calligraphe, sauvage et rempli de cette sagesse qui nous vient des anciens.
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Merci Alma, tu es adorable. Trop bien pour eux, peut-être pas, mais je suis très heureuse que tu aimes mes textes, comme j’aime les tiens !
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Pas la peine de préciser qui te refuse: moi je prends, et avec plaisir gourmand …
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Merci beaucoup André ! C’est très gentil ! 🙂
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Que tes poèmes si beaux aient été refusés me réconcilie avec tous les refus que j’ai pu recevoir ! Piètre consolation pour toi, je suis d’accord ; mais d’autres poèmes de toi ont été acceptés dans la revue Artichaut. Certains savent et veulent t’entendre !
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Merci Joséphine ! Je comprends bien qu’avec des centaines de contributions envoyées, le choix ne soit pas toujours simple pour les revues ! Je n’ai aucune rancoeur. Je suis ravie d’avoir été publiée avec toi dans Artichaut !
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