Prévisible, voilà ce que je suis. Il a suffi d’un jour de lumière cristalline à la porte de février pour que des mots s’en viennent. Après des mois de silence, soudain quelques poèmes tambourinent au portillon, des poings et des pieds, dégringolant comme Bifur, Bofur, Bombur et Thorin sur le paillasson de Bilbo… mais de nuit. C’est un peu dommageable, car une ou deux heures de sommeil en plus m’aideraient à mieux comprendre ce qu’ils me veulent.

L’hiver aussi est prévisible : il a suffi que je détourne les sous réservés à l’achat d’un recueil (onéreux) de Jaccottet vers l’acquisition d’un grenadier et un plaqueminier (l’arbre à kaki), tous deux amateurs de grandes chaleurs, pour que la neige et le gel s’invitent. Ce n’est pas idéal, mais entre nous, ce n’est pas le Midwest, et si ces arbres crèvent je m’accorde le droit de leur en vouloir. Le fait que je sois coupable de quelques moqueries à l’égard des Anglais qui cultivent des oliviers n’a rien à faire ici et ne sera pas mentionné.

In English please (apologising non-apology).

OK. So it turns out I bought, with the money I was given for the purchase of an expensive poetry collection by Philippe Jaccottet, a pomegranate tree and a persimmon tree. That was just the signal Winter was waiting for to push a few good freezing nights and cover us in snow. Now would be the time, I guess, to apologise for the many sarcastic side glances or remarks I may have thrown in the direction of English growers of olive trees. I would like to feel sorry… but I don’t. Feel free, English owners of olive trees, to snigger at my own attempts and to save sharp comments for my probable future lack of edible crop. I will concede that you were right to anticipate on global warming. 🙂

 

 

11 thoughts on “Poetry, pomegranate and persimmon

  1. ce billet est tellement bien écrit , tellement drôle de tendre autodérision ( en tout cas c’est comme cela que je l’ai interprété) ; j’adore !

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  2. I have seen pomegranates fruiting on a South facing redbrick wall in West London, 30 years ago, but small fruits. We’ve had warmer summers since then so who knows what Canterbury might offer now? Are there dwarfing persimmons? In my ignorance I think of them as forest trees, too big for a local back garden. Enjoy them both, and prove me wrong with the persimmon! WT

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    1. Of course the people selling the trees assure me they can bear fruits in the UK, edible ones even, and I am gullible enough to want to try… If we get another one of those summers (but I fear it would be evil to wish for them), maybe ? This particular persimmon tree is supposed to reach 4/5 metres in height, and I don’t know how much in width. Even though that does not sound big, it is already too much for my narrow garden, where I struggle to find space for a small perennial… It will get pruned, that’s sure. I think this purchase was a silly move, but who knows, it might reveal itself to have been inspiration ! If I get some fruits, I must find you at church and share them.

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    1. Quel joli mot n’est-ce pas ! Est-ce que tu l’aimes pour une raison particulière, en souvenir d’un texte, d’un moment ? Juste pour la sonorité et l’évocation du fruit (et de toutes ses symboliques) ?

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      1. Oui ! Je l’aime juste pour la sonorité (mais l’évocation du fruit, quand j’y pense… ^^) ; la musique de la langue anglaise est un bonheur depuis ma première lesson : “What’s this ? – A bowl. – A bowl ? Yes, it’s a bowl ! ” Je me souviens encore – des aaaaaaaannées plus tard- de mon bonheur à découvrir la prononciation du “ow” de bol, du rire que ça avait déclenché en moi. Je devrais me faire une liste-poème quand j’y pense, avec tous ces mots !

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  3. on peut prévoir que les poèmes reviendront à une heure où ils sauront mieux t’expliquer ce qu’ils te voulaient, tout comme Bifur, Bofur, Bombur et Thorin surent expliquer à Bilbo ce qu’ils faisaient sur son paillasson

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    1. Eh non, ce serait trop facile, à moi de galérer au milieu de la nuit avec ce qui dégringole sur le seuil. Et le lendemain, la tête bien bouchonnée, d’essayer d’y retrouver le chemin. 🙂

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