Une nouvelle traduction d’un extrait des Villes Invisibles d’Italo Calvino par Joséphine Lanesem. Prêtez-vous au jeu de réflexions…
Les anciens construisirent Valdrada sur les rives d’un lac avec des maisons toutes en vérandas, les unes au-dessus des autres, et des rues hautes dont les balcons à balustrade donnent sur l’eau. Ainsi le voyageur en arrivant voit deux villes : l’une s’élève au-dessus du lac, l’autre s’y reflète tête en bas. Rien n’existe ou n’arrive dans une Valdrada que l’autre Valdrada ne répète, car la ville a été construite de telle sorte qu’en chaque point elle se reflète dans son miroir, et la Vadrada d’en bas, dans l’eau, contient non seulement toutes les stries et saillies des façades qui s’élèvent au-dessus du lac, mais aussi l’intérieur des pièces avec leur plafond et leur plancher, la perspective des couloirs, les miroirs des armoires.
Les habitants de Valdrada savent que tous leurs actes sont à la fois un acte et son image spéculaire, à qui appartient la dignité propre aux images, et…
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