Éteins ce chant Trop intérieur et trop lointain Éteins ce chant Je ne peux plus Entrer dans la nuit des cigales - Le temps déjà était né Me semble-t-il Tout juste Et comptait sur ses doigts Debout dans le vertige étoilé de la nuit Des galaxies aux cils - Sur mon âme la pluie…
Pères
A H. Tu m'as accompagnée de rêve en rêve l'autre nuit. Nous constatons que nous avons le même bout de pays ouvert sur Google map dans nos téléphones portables. Sur ta version, une longue plage occidentale, des eaux transparentes infusées de soleil. Sur ma version, le même endroit, mais présenté sous l'aspect d'une carte…
Sur le boulevard Brune (et la rue d’Alésia)
Je me suis recouchée dans le lit de ma fille. Je fais défiler du néant sur mon téléphone, des articles qui ne valent pas la peine d’être lus et que je lis, consciencieusement, en guise de somnifère. Mes yeux se ferment, je m’enfonce. Soudain, contraction du cœur, sursaut synaptique. La descente s'interrompt. Ma peau éclot…
Méditerranée

A Joséphine Notre rencontre n'est pas datée, aucune image n'en est restée. Elle eut lieu à l'âge où la durée ne se scinde ni ne s'accumule, courant ignorant des digues, houle d'outre-rivage. Je sais seulement que je l'ai vue. Bleue, mais non comme peuvent l'être tes yeux ou le ciel, la tristesse ou la joie, le…
“Comme si tu étais par naissance une exilée”
Dit celle qui sait voir. Déjà posté quelque chose aujourd'hui. Faut arrêter de bloguer comme une ado attardée. Lâcher le clavier. Cette addiction, inefficace cataplasme de mots. Le texte d'aujourd'hui, par exemple, artificiel, propret, tout ça, des mots auxquels il faudrait foutre le feu pour y faire naître une lueur. Ne dit rien de comme…
Racines
Nos racines entremêlées dans l'obscure chambre où l'enfance avide entrouvre ses paupières nous dispensent des longs palabres (Et pourtant je te les inflige moins pour toi que pour moi non pas que j'aime m'écouter mais c'est qu'en te parlant je dissipe la nuit qui me cache à moi-même).
Exil
On me le dit souvent, je n'ai pas de mémoire Les livres et les dates, les faits, tout m'échappe Je récris chaque jour les pages de l'histoire Que le temps chaque jour minutieusement sape J'exerce mes yeux à sonder les profondeurs De l'enfance. Ne dit-on pas que ses images Au-delà de l'oubli conservent leur splendeur…