je vis sous l’aile transparente
de l’insignifiance
sous son manteau de feuilles au vent
invisible qui vais au grand jour
muette en mes paroles sourdes
ignorante ignorée

dans ma nuit s’efforce l’étoilement patient
d’une confiance qui ne m’appartient pas
et néanmoins m’enserre
(chuchote, flamme de mes os)
comme un souffle venu du ventre de la terre
qui fait vieillir l’hiver

je vis sous le voile de givre
de l’insignifiance
sous son matin d’eau prise
au creux d’un caillou innommé
quelque part ni au centre
ni au bord du chemin
sans autre mémoire que d’une promesse
tenace

et je ne sais si c’est que ma vie
n’a pas encore été offerte
ahanant à l’acerbe bise
et glorieusement ne mâche que brumes
ou si c’est que l’insignifiance
emprunte au monde sa force
comme sur le dos de l’éléphante
la graine voyageuse

10 thoughts on “Insignifiance

  1. C’est étonnant, j’ai lu ton beau poème en “musique” ; je veux dire par là que s’est imposé naturellement un rythme dansant à leur lecture, qui avait des tonalités de gigue légère. Un poème de farfadet insouciant et libre ? J’en aime le détachement 😉

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  2. I read the poem in English translation then listened to your soft voice as it moved around me. Beautiful!
    (I have to use google translate as my French is only basic and unused in 40 years). Your voice is wonderful.

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      1. I should have carried on after school with my French lessons! No reason I can’t continue now after so many years! Lovely to meet you here and in your garden.

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