Ecole de nouveau, mais cette fois, dans les univers souterrains familiers (intérieurs sans fenêtre, couloirs en lumière artificielle, mon inconscient de fourmi). Je suis quelque chose d’indéfini, plutôt élève que professeur. Nous sommes en assemblée, assis sur des bancs de part et d’autre d’une allée comme à l’église. Eloi fait des bêtises avec je ne sais qui, fourré entre deux élèves où il n’a pas sa place. Je voudrais lui dire que j’ai rêvé de lui mais à quoi bon. Des choses se passent dont je ne me souviens plus. La salle se vide à la fin de l’assemblée. Comme j’avance vers la sortie, je reconnais soudain Léonard qui, en pleine conversation, semble d’excellente humeur. Je me dispute intérieurement : comment est-il possible que j’aie pu oublier la présence de Léo dans cette école ! S’il est là, je suis en terrain familier, mieux, chez moi. Je le prends aux épaules et le serre contre moi. Il se laisse faire mais m’ignore entièrement et continue sa conversation avec l’inconnu. Je lui dis qu’il a bonne mine mais, à la réflexion, trouve étrange son teint très lisse, blanc et rose – un visage de pantin de bois peint, au sourire exagéré. Il s’en va avec la foule sans plus me donner signe de m’avoir remarquée. Je finis par comprendre que Léo doit enseigner dans cette école. Je suis le mouvement général vers la sortie mais me sens de plus en plus seule et insignifiante. Près de la porte, deux jeunes femmes sont assises à une table d’écolier à travailler gaiement. L’une d’elle fait une traduction de grec qui m’a l’air très compliqué. Le petit dictionnaire qu’elle manipule a la couverture vert sombre des éditions miniatures des orateurs attiques. La présence de cette fille dans cette activité qui me fut tant familière déplace ou précise mon identité : je dois être étudiante. Je débouche dans le large corridor qui mène à l’escalier conduisant aux chambres de l’étage. Me voici donc interne. Soudain apparue sur ma droite, une grande femme blonde, nez pointu, yeux de biche, me demande un peu vulgairement : Ca marche, ton …. (je ne sais plus le mot, mais elle veut parler de mon activité – quelque chose en rapport avec le jardinage)? Je ne la reconnais pas tout d’abord et trouve déplaisant d’être abordée aussi familièrement. Elle poursuit sur le même ton (dame Ginette dans Les Visiteurs), me dit que pour elle non plus, les choses n’ont pas marché. D’un coup, je la reconnais. C’est la maman de Cyprien, mais dans le rêve nous avons été amies autrefois, avons partagé nos projets d’avenir. Et parce que cet instant me rend un passé, une émotion énorme déferle sur moi – je dis, de plus en plus fort, jusqu’au cri – (début de la phrase oubliée)… MAIS JE ME SUIS PERDUE ET JE NE TROUVE PLUS LE CHEMIN POUR RENTRER ! La tristesse et le soulagement (plus précisément une jouissance de la tristesse) – une nostalgie extrême d’une patrie oubliée – montent comme une lave volcanique, tellement démesurés qu’ils m’étouffent et me réveillent.
Raconter un rêve: une prouesse. La confusion au réveil est telle que je ne me souviens presque jamais que d’une vague sensation …
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Oui… pour moi aussi il est rare de me souvenir de mes rêves, c’est pourquoi je prends la peine de noter ceux qui survivent qqs minutes au réveil.
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Un rêve angoissant, où l’identité de la rêveuse a du mal à se trouver … je fais parfois des rêves de ce style, oppressants.
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Je crois que dans la plupart de mes rêves, mon identité est floue. Je suis rarement actrice plus souvent spectatrice.
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Moi aussi. Je crois même que je me promène d’un personnage de rêve à l’autre…
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