Imagine que soit donné
à qui pétrit l’opacité
de se comprendre sourcier :
la table, la chaux et l’écuelle
le halo frêle sur le bois fêlé
et jusqu’au jour cruel qui siffle sous la porte
non moins que les rivages des îles
s’abreuvent au suc du rêve
c’est bien le rêve qu’à l’aube grise
telle essore à deux mains rougies
dans le fer-blanc du silence
et le rêve dont à midi
son ventre ressasse l’absence
c’est le rêve qui tressaille
dans la douleur en bas des reins
c’est rien ça passe, et c’est le rêve
qui sur le drap laisse sa trace
grasse
au profit de quelque mirage
on le laisse filer par les trous du tamis
aveugle et se croyant béni
mais à l’oiseau il prête l’essor
à la peine sa fécondité
à la mort son exactitude
et au monde cette voix
si claire qu’elle se perd
par-delà les contreforts des nuées
Enigmatique et musical. Le début rêve et la fin pleure.
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