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Si lentement l’été s’en vient
Et je peine je peine
Sur son rai à enfiler mon pas

Les mots se sont éparpillés
Graines promises à d’autres contrées
– Et ce vent qui cavalier m’érode
En familier

A mon tour j’essaime le silence :
L’aigrette du pissenlit
De mon souffle embrumé recevra son plumage
Et sous l’eau du ruisseau ma paupière endormie
Irise les galets et le ventre des truites

Mais monte donc vieux jardin
Monte franc
Rends à mes yeux la vigueur qui ne ploie
Que pour atteindre l’autre rive du mistral
Où le soleil aimante la chanson des pierres
Et les racines alchimisent la lumière

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Ever slowly, Summer is nearing
And I struggle, how I struggle
Into my step to thread its ray

Scattered are my words
Seeds promised to other countries
– And now this wind that erodes me
High-handed and familiar

In my turn I sow silence:
The dandelion clock
From the mist of my breath will receive its feathers
And under clear water my eyelid asleep
Irides the pebbles and the bellies of trouts

But grow, old garden
Grow frank and grow free
To my gaze return the vigour that bends
Only to reach the other side of the mistral
Where the sun orients the song of stones
And roots are alchemising the light

 

 

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6 thoughts on “Si lentement

  1. Ah mais comment j’aurai voulu l’écrire,
    et combien j’ai failli avec de plus pauvres mots
    l’écrire, l’été qui vient et les mots qui ne viennent pas
    j’ai même essayé, encore hier
    et puis je me suis détourné
    vers une calembredaine vélocycliste
    et je suis heureux que tu l’ai écrit
    Frog, avec tes mots si justes et clairs
    car voilà désormais une peine
    que je saurai nommer
    quand elle reviendra
    demain.

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    1. Merci cher Carnets de tes encouragements. J’aime tes “calembredaines”, cyclistes ou autres, et serais bien incapable d’en faire autant. Les mots nous reviendront, patience.

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