dix ans
le monde en son essor a poussé des racines
puis la ramure où se tend vagabonde
l’innombrable voilure du ciel
dans l’herbe des talus et l’ombre des taillis
j’ai appris ânonnant les gammes de la joie
à compter les saisons
et parfois
le jour m’ayant heurtée au diapason du vent
je perçois le songe d’un chant
mais puisqu’il faut tout dire
sous peine de ténèbres plus que de souillure
sous peine de néant
oui puisqu’il faut tout dire
le temps en son essor a racorni le monde
autour d’un doigt
autour d’un ventre
entre des murs qui ne gardent de rien
plus chétifs qu’un mensonge
les gorges rétrécies
allaitent des courants bien trop prompts à la crue
tandis qu’à force de crocs émoussés
la rancune insatiable mâche et remâche
son cri de fauve aux abois
en somme le vilain miracle de l’amour
asséchant le cours de mon sang
sur le vain parchemin des années
*
Je n’ai rien compris mais que c’est beau !
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Merci beaucoup Aldor ! 🙂 Cela fait dix ans que je suis installée en Angleterre. Une sorte de bilan avec l’actif et le passif, vu dans le miroir déformant d’un moment d’amertume (passée). Je crois que j’ai moi-même eu peur d’être claire.
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Quelle chance d’écrire si joliment ce qui est incertain quand ta plume, déjà, est si belle pour dire la clarté et la lumière !
Bonne soirée, Frog.
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Merci encore, cher Aldor. Bonne nuit à toi aussi. Peut-être auras-tu un rêve à nous raconter demain !
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Je t’entends,
Je crois que tes vers me sont clairs,
Je t’embrasse
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Cela ne m’étonne pas. J’espère que tes vacances se passent bien ! 🙂
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