Un texte de Guillaume Sire que je lis et relis.
Je le partage dans la pensée que d’autres seront peut-être traversés de ce vol avec le même mouvement de serrement-dilatation du cœur sur un paysage en creux, rayonnant d’être aimé.

Ce qu'il reste des brumes

La bécasse est une motte de terre volante ; c’est la terre, le terreau, les cèpes de la Toussaint et l’humus dans un oiseau ; une marionnette emplumée sur sa hampe ; une pipe à opium piégée dans les lichens ; une broche ; son vol est erratique et joyeux à la croule mais constant et silencieux à la passée ; elle a une âme et sert d’âme à la forêt. Tout son mystère est dans les yeux noirs, ronds, autonomes, placés à l’endroit des oreilles — des yeux qui écoutent — et dans la tige du bec : son gouvernail. Les bécasses retiennent leur sentiment, terrées, puis s’échappent quand la terre transpire en novembre. Elles ont de l’eau glacée dans les ailes, parce que la pluie est leur nature, et volent comme des bouquets de feuilles mortes dans le vent où elles trouvent des appuis et des prises pour des accélérations géniales…

View original post 13 more words

2 thoughts on “Le vol de la bécasse

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s