Est-il vrai que de ton corps ils ont brisé l’arc
Qu’ils l’ont emprisonné, corseté d’ombres blêmes
Et qu’ils l’ont mis au pas, troué et menotté ?

Ils sont venus hautains par la route du soir
Jeter contre mon seuil leur morgue et leur victoire
Mais de leur bouche amère

Suintait une souillure qu’ils ne voyaient pas
– C’est que les yeux leur manquent
L’orgueil les a scellés

Peut-être sans cela auraient-ils deviné
Que ton âme est torrent, furieuse crue de rêves
Ascension brutale du gel à la brûlure

Que sur ton corps leurs fers allument des foyers
A débusquer leur nuit
Au plus épais des songes

Que Midi t’a fait naître
Pour servir le Soleil
Et sur la peau du monde rythmer sa conquête

Qu’à la mort éblouie tu n’abandonneras
Que cendre éparpillée
Au vent de l’incendie.

Leur morgue était sans dent
La force aussi leur manque
Celle qui pousse au corps quand une âme l’infuse

– J’ai soufflé sur leur ombre
Le soir les a repris

12 thoughts on “Le vent de l’incendie

        1. Savoir que tu le lis, c’est une étrange sensation, douce, presque fervente. Il commence à venir, ce poème. Je n’ai aucune sagesse, je publie des textes pas du tout prêts, mais who cares, ce n’est que mon blog. Je pense à un ami peintre, à ses réflexions sur la question de “quand faut-il s’arrêter”, à laquelle personne ne trouve de réponse.

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          1. On s’arrête parce qu’on passe à autre chose. Sinon on continuerait infiniment… Le risque pour moi est d’altérer à force d’enrichir.
            Et je modifie sans cesse après avoir publié. C’est comme si ce geste de rendre public debloquait les neurones et je pense ah oui, c’était ça. Donc attendre en le gardant comme brouillon n’aiderait pas.

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