Cette nuit, le compagnon de ma sœur a rêvé de moi. Qu’on se rassure, il ne s’agit de rien qui risque de semer la zizanie dans la famille.
Campons le décor : j’étais dans leur maison de campagne. C’est une bâtisse normande du XIXème siècle, en brique rouge, avec tour d’angle sous son chapeau de fée. Il y a un jardin – oui, un jardin où JE VAIS POUVOIR CREUSER, PLANTER, ARROSER, FAIRE POUSSER, parler à mes leurs plantes comme la (presque) vieille folle que je suis, bref, accomplir ma destinée !!! Mais je m’égare. Dans le rêve, je me trouve dans la salle haute de la tour qui a été réaménagée en bibliothèque. Moi, dans une bibliothèque : jusque là, rien de très improbable.
C’est alors que je m’élance par la fenêtre. Ma sœur et son compagnon crient. Mais au lieu de m’écraser sur le gravier deux étages plus bas, je déploie mes ailes et m’envole… “à la manière de Yubaba”, précise mon beau-frère.
Vous connaissez Yubaba si vous avez vu le magnifique Voyage de Chihiro de Hayao Mizazaki.
C’est la terrifiante sorcière qui dirige l’établissement thermal où la jeune héroïne va devoir travailler pour retrouver ses parents qu’un sortilège a transformés en cochons.
Yubaba est cruelle,
cupide,
irascible,
rancunière, manipulatrice,
d’une laideur sublime,
et je l’adore.
Plus jeune, je rêvais régulièrement que je volais. C’était le plus souvent une expérience difficile et terrifiante. Le vol me permettait d’échapper à des ennemis (yakuzas, loups capables de bondir de 10 mètres en hauteur, etc), mais je le maîtrisais si mal que je manquais toujours m’écraser contre quelque chose ou me perdre, incapable de me diriger vers le lieu que je cherchais à atteindre. Yubaba, elle, s’élance dans la nuit comme on plonge dans son élément.
P.S. 1: Mon nom, en vietnamien, est le nom d’un oiseau.
P.S. 2 : En forçant un peu le trait, ne pourrait-on imaginer que le rêve décrit ce moment de ma vie où je fais enfin ce que je veux (écrire) et qu’il signifie qu’un éditeur s’intéressera à mon manuscrit ? Non ? Ah bon…
Bonsoir,
Peut-être est-ce grâce à sa gentille soeur, mais je ne le crois pas. Toujours est-il que je n’ai jamais considéré Yubaba comme une vraiment méchante. Elle a plein de défauts, c’est vrai. Et non des moindres. Mais elle me semble rattraper tout cela par l’amour complètement irrationnel qu’elle porte à son enfant, en dépit de ce qu’elle endure de lui.
Je ne sais pas très bien ce que Miyazaki avait en tête avec ce personnage mais elle n’est certaineemnt pas entièrement du côté obscur.
Voler ? Moi aussi, je volais, étant enfant. C’était chouetrte.
Et que ce rêve soit de bon augure, je ne puis que vous le souhaiter.
Bonne soirée.
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Bonsoir ! Je suis bien d’accord avec vous, Yubaba est un personnage qu’on aime, et c’est un personnage comique ! Elle est à la fois terrifiante et attendrissante. Il y a chez elle la théâtralité d’un bambin et l’autorité d’un général. Merci aussi de vos bons vœux ! 🙂
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“Le voyage…” j’ai regardé ce film comme on regarde un rêve tout en poésie… où la finesse, la beauté effleurent chaque instant !
Pour ce qui est de votre rêve… ne pas oublier qu’un rêve qui ne devient pas réalité, c’est un rêve qui n’a pas été assez rêvé 😉
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