(En lisant Le Lanceur de dés)
Aujourd’hui sur ma table
des vers de Mahmoud Darwich :
quelques lignes tracées à la lisière du crépuscule
par la main qui lance le dé.
C’est la voix étonnée des confins
récapitulant un long chemin
un chant du cygne re-nouveau-né
pistant comme on poursuit l’étoile
dans le louvoiement de l’exil,
sous les lunes de l’enfance,
de prisons en jardins, de surprise en survie,
la chance ou la coïncidence.
Et sur sa langue voyagent les phosphènes de l’amour :
oliviers, lacs, déserts,
révoltes et colères,
Terre Sainte et maudite,
Palestine contredite
sous les balles et le vent, chance du voyageur…
Et maintenant
comment s’ôter de la chair cette flèche? Par où tirer ?
Pure saignée,
insaisissable empennage d’hirondelles ;
l’encoche même s’est envolée, déjà restituée au ciel,
m’ajourant au mitan du diaphragme
d’un inexhaustible désir pour
des patries de mots absolus.
Poète qui pouvais ne pas être,
tu fus